Pagouda, le samedi 11septembre 2023
Les mariages précoces et forcés continuent de sévir dans la région de la Kara, au nord du Togo, malgré les nombreuses tentatives visant à les éradiquer. Selon une enquête récente à indicateurs multiples (MICS4), près de la moitié des femmes de la région se sont mariées avant l'âge de 18 ans, avec des taux plus élevés dans les zones rurales. L'ONG ALAFIA, déterminée à mettre fin à ces pratiques néfastes, a lancé le projet "Lutte contre les mariages précoces pour l'autonomisation de la jeune fille dans les sept préfectures de la région de la Kara".
Ce projet, financé par AWDF (African Women's Development Fund), vise à sensibiliser les populations, en particulier les leaders traditionnels et les parties prenantes, sur les conséquences graves des mariages précoces et forcés, ainsi que des enlèvements. Le mariage forcé des enfants est illégal au Togo, l'âge légal du mariage étant de 18 ans. Cependant, ces pratiques persistent en raison de contraintes sociales et culturelles profondément enracinées.
L'une des activités clés du projet consiste à organiser des rencontres de plaidoyer avec les leaders influents, les chefs de famille et les membres des communautés, afin de les inciter à élaborer des arrêtés municipaux interdisant les mariages précoces et forcés. La première de ces rencontres s'est tenue récemment à Pagouda, dans la préfecture de la Binah.
L'objectif de cette réunion était de sensibiliser les leaders traditionnels aux conséquences néfastes des mariages précoces et forcés, ainsi qu'aux enlèvements. Elle a également fourni une assistance technique aux leaders influents pour les aider à prendre des mesures concrètes en vue de l'élaboration de ces arrêtés salvateurs.
Au total, plus de participants, y compris des chefs traditionnels, des leaders d'opinion, des leaders religieux et des responsables d'associations de femmes, ont assisté à la rencontre. Organisée en deux séances, chaque groupe de plus de 50 participants a discuté des solutions pour mettre fin à ces pratiques dangereuses. Cette initiative a abouti à une déclaration commune, un premier pas essentiel vers la rédaction des arrêtés municipaux.
Mme Tatey Adjoavi , directrice exécutive de l'ONG ALAFIA, a souligné l'importance de l'engagement des leaders traditionnels dans la lutte contre les mariages précoces et forcés. "Ces leaders sont des piliers de leurs communautés, et leur soutien à cette cause est essentiel pour briser les chaînes des pratiques traditionnelles néfastes", a-t-elle déclaré.
Le projet de l'ONG ALAFIA se poursuivra avec d'autres activités visant à sensibiliser et à responsabiliser les communautés de la région de la Kara. L'objectif ultime est d'assurer un avenir meilleur et plus épanouissant pour les jeunes filles de la région, en les protégeant des mariages précoces et forcés.
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